Quantcast
Channel: Loidutalion
Viewing all articles
Browse latest Browse all 806

Les Basterds ont-ils existé ?

0
0

C’est la question qui me taraude depuis le fameux film de Tarantino, tellement j’aimerai l’histoire réelle, juste pour m’imaginer des nazis être maltraités par des milices juives, sorte de revanche du destin. 

Eh bien oui, ils ont existé mais n’étaient pas des juifs américains, ils étaient majoritairement des juifs français, rejoints par des juifs immigrés d’Europe de l’Est arrivés avant la guerre. Comme dans le film, ils se battaient aux côtés de quelques soldats allemands déserteurs (des alsaciens-lorrains) et étaient effectivement sous l’autorité du commandement de Londres, via le Général Koenig. J’ai nommé : les juifs du Corps Franc de la Montagne Noire (CFMN). Un groupe de maquisards dont la spécialité était le harcèlement de l’armée allemande par la guérilla. D’abord autonomes sous l’appellation d’ "Armée Juive", ils rejoignent le CFMN en 1944 pour former deux groupes : le "Peloton Israélite" (connu aussi sous le nom de "Maquis Bleu-Blanc", couleurs d’Israël), et la "Compagnie Marc Haguenau" (un résistant juif assassiné par la Gestapo).


Pour rappel, les combattants juifs dans la résistance française se divisaient globalement en deux grandes obédiences : les sionistes et les communistes. Les premiers se revendiquaient essentiellement du sionisme et étaient souvent issus des Éclaireurs Israélites de France et du MJS (Mouvement de la Jeunesse Sioniste). Les seconds étaient plutôt des juifs immigrés sous l’autorité des groupes communistes du FTP (Groupe Manouchian, Marcel Langer, Bataillon Carmagnole-liberté,…). Vous m’épargnerez mon parti-pris, mais n’ayant aucune sympathie pour les communistes (eux qui ont cautionné le pacte génocidaire Germano-Soviétique), je n’en ferai pas l’éloge ici.

Revenons donc à nos juifs sionistes du Corps Franc, planqués dans le brouillard des immenses forêts humides de la Montagne Noire, sur la partie méridionale du Massif Centrale.
Noyés au milieu d’autres bataillons (patriotes français, anciens soldats, déserteurs du STO,…), et sous les ordres de militaires de carrière (Capitaine de Kervenoael, Colonel Dunoyer de Segonzac,…), ils arborent leur propre écusson brodé (bleu et blanc), chantent l’hymne israélien juste après la Marseillaise, et hissent le drapeau juif en dessous de celui de la France.  

Ce sont eux qui vont s’illustrer lors du plus grand acte de bravoure de la résistance juive en France. Un jour de l’été 1944, ils décident d’attaquer un convoi ferroviaire chargé de matériel lourd entre Mazamet et Castres. Ils font sauter les rails, isolent le convoi, et affrontent toute la nuit une compagnie allemande. Au matin, 60 soldats de la Wehrmacht se rendent et doivent subir l’humiliation d’apprendre par un résistant juif alsacien qu’ils sont les prisonniers de juifs. A la différence du film de Tarantino, les Allemands ne seront ni scalpés, ni déformés par la batte de base-ball de l’ours juif, mais remis à la résistance dans le respect des règles de guerre. Les SS n’auront pas eu les mêmes égards à Oradour-sur-Glane avec les proches de résistants, toute la différence entre le mal et le bien.

NB : Pour les amoureux des ressemblances troublantes avec le film, une partie des juifs de la Montagne Noire étaient formés par un parachutiste américain, resté parmi eux pour se battre et leur apprendre notamment le maniement des explosifs.

L'Armée Juive en avril 1944, dans le sud du Tarn.

Le Droitiste


Viewing all articles
Browse latest Browse all 806

Latest Images

Trending Articles





Latest Images